Journée internationale du théâtre El Jadida au cœur de l’événement

ahmed chahid

 Il parait que les géants ne meurent jamais. Ils peuvent tout au plus, connaître des instants de faiblesse, des périodes de déclins plus ou moins long, ou pire encore, subir stoïquement les pires affres du temps que l’ingratitude humaine alimente souvent en toute lucidité et sans la moindre fibre de remord. Seulement, et à l’instar du mythique phénix, ces géants bien cuirassés, arrivent toujours à émerger de leur propre cendre, en signe de défi envers tous ceux qui n’ont pas compris et qui ne comprendront jamais que les authentiques temples de la culture portent en eux les germes du sacré et la vitalité de l’intemporel que seuls quelques initiés savent apprécier la valeur et estimer la justesse de leur portée.

Tout cela nous ramène à remettre au devant de la scène la pièce maîtresse de notre collier de perles, plus connu autrefois sous le nom du « Théâtre municipal d’El Jadida » et dont une main de fée, fortement et profondément trempée dans cet élixir qui sent les enceins de la culture et du savoir culturel, n’avait pas besoin de trop de magie pour lui insuffler un nouvel air de jouvence et une dynamique longtemps enterrée sous les décombres de l’oubli.

En le dotant du nom de « Théâtre Saïd Afifi », M. Mouâd Jamaï n’a pas farfouillé à la hâte dans les débarras de la médiocrité et de l’amateurisme. Ainsi donc, il a doublement gagné son pari – ou plutôt l’estime du devoir accompli – en immortalisant le souvenir d’un autre géant des planches dont toute la vie sur terre n’a été qu’une longue et sublime pièce de théâtre que personne ne connait le début et qui ne tirera jamais son rideau final.

Aujourd’hui où les temps sont à la fête et à la culture dans son sens large et sous ses multiples facettes, on se rend bien compte de la place axiale que détient ce monument qui n’arrête pas d’endiguer le flot des activités socioculturelles dont le bourgeonnement semble bousculer les conventions saisonnières. Les échos de la grandiose et exceptionnelle Fête Internationale de la Femme qui s’est voulue le porte fanion de toutes les femmes de la province d’El Jadida, résonne encore dans les coulisses du théâtre Saïd Afifi et durera peut-être plus longtemps encore pour passer le flambeau à la nouvelle fête qui célèbrera la Journée Internationale du théâtre, dont la date est fixée au 25 Mars courant, sous la houlette du Ministre de la culture croit-on savoir.

Là aussi, El Jadida ne veut plus se chauffer au seul feu de paille. Les organisateurs et leurs partenaires locaux qui ont affiné leur savoir et raffiné les mets qu’ils présentent à leurs invités en  pareilles circonstances, cherchent à tirer toujours vers le haut afin d’ assoir une image atypique made in El Jadida que ce soit à travers ses festivals qu’à travers les multiples activités qui touchent à  la musique, au chant, à la poésie, à l’art plastique, aux représentations théâtrales ainsi que dans le domaine de la production cinématographique…

Ainsi donc, ce n’est pas fortuitement que les organisateurs de cet événement accordent la primauté à la ville d’El Jadida pour lancer le rituel appel commémorant cette Journée Internationale dédiée à la fois au Théâtre en tant qu’espace d’expression ainsi qu’à tous ces  hommes et femmes habités par le démon des planches. Et c’est là aussi un signe fort qui dénote de l’importance de cette ville dans un domaine où elle s’est imposée de tout temps comme une véritable école dont le pivot central se localise immanquablement sous les feux de la rampe de l’actuel théâtre Saïd Afifi.

Selon les informations dont on dispose, il est aussi question de l‘inauguration du théâtre de quartier, qui prendra assises dans l’ancienne Eglise de l’Ascension au sein de la cité Portugaise. El pour rester dans l’air du temps, les organisateurs offrent au public Jdidi quelques pièces de théâtre conjointement au théâtre Afifi ainsi qu’à celui de la cité Portugaise.

De notre part et à cette occasion, il nous est loisible de rendre un vibrant hommage à tous ceux et celles qui ont forgé cette forte image d’El Jadida dans le domaine du théâtre, et ce, depuis des décennies au point d’en faire un véritable vivier pour comédiens attitrés. Ce ne serait donc que justice de se prosterner ne serait-ce que symboliquement face au souvenirs des vivants et à la mémoire de ceux qui nous ont quitté laissant derrière eux une résonnance indéfinissable dont les vibrations feront encore et toujours tremblé les planches d’El Jadida.

Rendons donc un hommage posthume aux pionniers et vétérans d’autrefois, dont nous citons : Driss Semlali, Bouchaïb El Abdi, Abdellah Neddam, Abderrahmane Lehraïchi, Bouchaïb Lâabar, Ahmed Serghini, Mohamed Ben Brahim, Mohamed El Fathi, Aïcha Manaf, , Ahmed Baroudi, Abdelfettah Lehlali, Miloud…(Mes humbles excuses pour toute omission involontaire de notre part).

Et honorons à notre manière tous ceux qui s’accrochent encore aux lauriers d’hier et dont nombre d’eux ont dignement représenté la ville d’El Jadida que ce soit au niveau National qu’au-delà de nos frontières ( Algérie, Tunisie, Egypte, Liban, Japon, Allemagne, Espagne, Franc…) et dont nous citons ; Driss Lemseffer, Abdelhak Kadiri,Amina Niazi, Khadija Niazi,atima Makmouli Aïcha Sikab, Mustafa Jelbi, Chakir Abdelaziz, Mustapha Bouasria, Mustapha Khmim, Abderrahim Nesnassi, Tarda Abdelkarim ; Abdelhakin Ben Sina, Saïd Khajjou, Mustafa Saïkouk, Abdelmajid Nejdi….